Faibles femmes



Dans le Paris de la fin des années 50, Julien Fenal (Alain Delon), un étudiant brillant, insolent et volage, courtise simultanément trois amies, Sabine (Mylène Demongeot), Agathe (Pascale Petit) et Hélène (Jacqueline Sassard), sans se douter que celles-ci feront des confidences ou des confessions...



Michel Boisrond était un habitué des comédies légères. On lui doit notamment Cette sacrée gamine, Voulez-vous danser avec moi ?, Les Parisiennes. Faibles femmes ne déroge pas à son genre de prédilection à ceci près que les dialogues, plutôt drôles, la fraîcheur de ses jeunes comédiens, la présence de Simone Renan, de Pierre Mondy, de Noël Roquevert font de cette comédie autre chose qu'une simple bluette.  Michel Boisrond n'avait comme cinéaste que la seule ambition de divertir le public. Avec ce film haut en couleurs (au sens propre également), il y réussit aisément.

Following


Bill, un romancier londonien, a pris l'habitude de suivre des inconnus dans la rue. Cette manie qui tourne à l'obsession prend une autre tournure lorsque sa filature indiscrète est repérée par Cobb, un cambrioleur charismatique.



Première réalisation de Christopher Nolan, Following est loin d'être un film anodin. Vive, même rapide, la caméra suit son protagoniste dans un montage déjà cher au réalisateur puisque la narration ne respecte pas la chronologie. Comme plus tard dans Memento le héros semble prisonnier de ce kaleïdoscope, fatal et inexorable piège. Une toile en noir et blanc, réalisée en 16mm, petit chef d'oeuvre quand on sait que pour 69 minutes de pur plaisir cinématographique le budget du film n'était que de 6 000 dollars.

Un revenant


Lyon. Dans le dédale des rues, comme un fantôme dans la brume, un homme à chapeau traverse les ponts et descend du néant. Jean-Jacques Sauvage revient dans sa ville natale après 20 ans d'absence. Devenu directeur de ballets, il présente sa nouvelle création dans l'ancienne capitale des Gaules quand fortuitement il rencontre Edmond Gonin, une vieille connaissance. Il décide de le suivre...


Histoire d'une vengeance savamment improvisée, Un Revenant est également celle d'un retour, celui de Louis Jouvet au cinéma. Absent des plateaux depuis 1939 et parti de France depuis 1941, il n'avait pas tourné depuis Volpone quand le producteur Jacques Roitfeld ¹ reçut le sujet du dialoguiste et scénariste Henri Jeanson. S'inspirant de l'affaire Gillet, un fait divers tragique, Jeanson offre à celui qu'il avait imposé dans Hôtel du Nord un rôle imaginé pour lui, avec des dialogues pensés pour sa bouche. Et cela fait mouche. Chaque scène a son lot de répliques férocement drôles ou surréalistes, Jean Brochard, Louis Seigner, Gaby Morlay, entourent brillamment Louis Jouvet qui paraît immense. Ludmila Tcherina, à l'insolente beauté, ensorcèle  François Périer du haut de ses pointes.

¹ pour la petite histoire du film et d'autres choses encore, je vous conseille la lecture de la séance de l'Encinémathèque : http://encinematheque.net/seance/S030/index.asp?page=index.htm